Les solutions contre la chenille processionnaire du pin

Nid chenilles processionnaires du pin

Pourquoi sont-elles dangereuses ? Quelles précautions prendre ? Quels sont les différents moyens de lutte ? On vous explique. 

Chaque année, les chenilles processionnaires déferlent la chronique et reviennent menacer notre santé, celle de nos animaux et occasionner d’important dégâts aux arbres. 

Autrefois très présentes dans le Sud de la France, les chenilles remontent progressivement vers le Nord depuis les années 1990 (5 à 6 km par an). On observe une véritable colonisation du territoire, d’autant plus que la durée des processions s’étale sur de plus longues périodes augmentant les risques. 

Le 25 avril 2022, le ministère de la santé a ajouté les processionnaires du pin (et du chêne) à la liste des « espèces dont la prolifération est nuisible pour la santé humaine ». Décret n°2022-686.

Biologie et comportement de la chenille processionnaire du pin : 

 

La chenille processionnaire du pin est la larve d'un papillon de nuit, Thaumetopoea pityocampa. Mesurant de quelques milimètres à 40 mm de long, elle est brune noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. 

Dès sont éclosion, la chenille, connue pour son déplacement en file indienne (en procession), construit des nids de soies aux extrémités des branches d'arbres résineux (pins et cèdres) pour se nourrir des aiguilles.

C’est à son dernier stade larvaire que la processionnaire du pin, devient la plus dangereuse puisqu’elle descend le long du tronc (en procession) pour aller s’enterrer dans le sol et se transformer en chrysalide (jusqu’à 37m autour de l’arbre). Ce processus varie selon les régions entre février et avril après quelques jours de températures clémentes.

 

Les dangers de la chenille processionnaire du pin pour les humains et les animaux :

 

La chenille processionnaire du pin représente un danger à cause de ses poils urticants capables de déclencher de graves allergies, des lésions cutanées, oculaires et buccales (chez les animaux). Lorsqu’elles se sentent agressées ou lors de leur mort, les chenilles projettent ces poils microscopiques qui se dispersent dans l’environnement. Attention également aux nids qui contiennent une grande quantité de ces poils urticants pouvant être disséminés par le vent même des années après.

 

Les dégâts et arbres concernés  : 

 

À force de se nourrir des aiguilles, les chenilles processionnaires, peuvent affaiblir considérablement voir détruire totalement les arbres. En effet la défoliation de l’arbre réduit son pouvoir synthétique ce qui entraîne une perte de croissance.

Toutes les espèces de pins présents en France et parfois les cèdres sont concernés. 

Précautions à prendre pendant cette période : 

 

-       Éviter les lieux où les nids sont abondants

-       Tenir son chien en laisse

-       Éviter les balades dans les bois par jour de vent

-       Ne manipulez pas de nids même vides

-       Toujours avoir une bouteille d’eau et un tissu pour vous rincer ou rincer votre animal

 

5 méthodes de lutte : 

 

1 – L’installation de nichoirs à mésanges

Prédateurs naturels de ces chenilles, ces petits passereaux vont contribuer à limiter naturellement le nombre de chenilles. Cette stratégie nécessite des nichoirs adaptés et entretenus. De façon plus générale favoriser la présence d’oiseaux qui sont des prédateurs naturels des chenilles.

Positionnement : Toute l’année dans le cadre des méthodes de lutte biologique.

 

2- L’échenillage

Les branches infestées par des nids sont coupées et détruites à l’automne et l’hiver. Mais l’intervention est fastidieuse et nécessite une très bonne protection des opérateurs.

Positionnement : Septembre-Janvier.

 

3- Le traitement microbiologique

Cela consiste à pulvériser sur l’arbre une toxine de bactérie (Bacillus thuringiensis) qui fait partie du cortège naturel des pathogènes de chenilles. Efficace jusqu’au 4ème stade larvaire, cette méthode n’est à utiliser qu’en dernier recours car c’est une méthode non sélective.

Positionnement : Septembre-Octobre 

4- Les pièges « colliers »

Un collier qui se fixe autour du tronc pour collecter les chenilles dans des sacs. C’est la méthode qui a le plus fait ses preuves pour se protéger des processions qui de cette façon n’atteignent pas le sol. 

Positionnement : À positionner de janvier à avril selon les régions et ponctuellement en septembre-octobre sous climat océanique.

 

5- L’installation de pièges à phéromones

Ils permettent d’attirer les papillons mâles pour baisser le taux de reproduction et limiter la formation de nids. Pour contrôler durablement les populations il est conseillé de positionner entre 6 et 9 pièges à l’hectare de façon homogène et de reconduire les opérations de piégeage sur plusieurs années. Sur les petites surfaces (jardins, parcs), les pièges doivent être positionnés le plus possible en bordure de parcelle pour limiter les entrées sans laisser le centre de la parcelle vierge. Il est possible également d'utiliser la confusion sexuelle à large échelle en saturant l'air de phéromones.

Positionnement : A positionner avant les périodes de vol, en mai-juin.